Destiné à apporter aux participants les bases de l’approche de Palo Alto d’un point de vue théorique et pratique, ce module constitue l’ossature de toutes les formations organisées par l’IGB. Il procure une vue d’ensemble des prémisses cybernétiques et systémiques, du modèle d’intervention systémique stratégique de Palo Alto, de la relation d’aide et du « positionnement » de l’intervenant, des stratégies et techniques de changement et en montre les applications individuelles (thérapie et coaching), de couple, de famille ainsi qu’auprès des groupes et des organisations. On y aborde également les spécificités de l’application du modèle auprès de patients non volontaires (obligation de soins, travail sous mandat, services sociaux, entreprises…).
Journée 1 : les fondements épistémologiques et théoriques de l’approche systémique stratégique
Cette première journée pose les bases théoriques et épistémologiques minimales pour pouvoir aborder sérieusement l’approche systémique stratégique. On y aborde notamment les fondements de la cybernétique, de la théorie des systèmes, de la théorie de l’information et de la communication ainsi que la question du constructivisme. Les différents concepts clefs (homéostasie, interaction, feedback, qualité émergente, relation, information, redondance, système…) y sont exposés et illustrés par des exemples tirés de contextes très variés (fiction, psychologie expérimentale, situations cliniques…). Cette journée est également l’occasion de montrer comment ces différentes théories ont contribué à l’émergence de l’approche systémique et stratégique, tout d’abord à travers les travaux de l’anthropologue Gregory Bateson et de son équipe, et ensuite, par le travail clinique des fondateurs du Mental Research Institute de Palo Alto, Californie (le psychiatre Don D. Jackson et son équipe).
Journée 2 : le modèle d’intervention, la « grille » de la thérapie brève
Cette deuxième journée présente la grille d’intervention systémique stratégique, telle qu’elle a été développée par les trois « pères fondateurs » de l’approche (Paul Watzlawick, John Weakland et Dick Fisch) au sein du Centre de Thérapie Brève du MRI de Palo Alto au cours de plusieurs décennies, et telle qu’elle a progressivement évolué jusqu’à nos jours à travers le travail des principaux représentants européens de l’approche. Cette journée est essentielle, car c’est toujours à partir de cette grille que nous abordons les situations problématiques qui nous sont présentées. On y développe les notions de « client », de « système pertinent », de « problème », de « position » et de « tentatives de solution » à travers de nombreuses illustrations tirées de la pratique du formateur et des situations amenées par les participants.
Journées 3 & 4 : le positionnement de l’intervenant & les techniques de changement
Au cours de ces deux journées, les participants sont invités à se plonger plus profondément dans les applications pratiques de l’approche. On y aborde en premier lieu la question de la nature de la relation d’aide, et le positionnement non-normatif de l’intervenant, ainsi que ses conséquences concrètes sur la façon dont on aborde une demande d’aide (gestion du premier contact, comment se négocier de la « marge de manoeuvre »…). On y voit aussi comment, en s’appuyant sur la grille présentée en journée 2, commencer à développer des stratégies d’intervention visant le changement, et quelles techniques utiliser pour mettre en oeuvre ces stratégies (questionnement, reformulations, utilisation d’un langage évocateur, recadrages, prescriptions comportementales…). A travers divers exemples, et notamment des séances filmées à l’IGB, on montre concrètement aux participants comment l’intervention se déroule aux différentes étapes du processus de changement (stratégies d’ouverture, stratégies défensives, stratégies offensives, stratégies de consolidation…).
Journées 5 & 6 : l’intervention sous contrainte
L’approche systémique stratégique a été développée au départ pour répondre de façon rigoureuse et efficace à des personnes qui demandent de l’aide pour résoudre un problème dont ils souffrent. Cela étant dit, il arrive couramment que l’intervenant soit confronté à des personnes qui ne sont pas directement demandeuses d’aide, mais que l’on a envoyé « sous contrainte » se faire aider. Ce sont parfois des parents qui envoient leurs enfants en thérapie, un juge qui envoie un jeune chez un psy parce qu’il a commis une infraction, ou un manager qui prescrit un coaching à un de ses collaborateurs… Dans tous ces cas, il convient d’adapter notre approche, afin d’éviter de tomber, avec notre client, dans le « paradoxe de l’aide contrainte ». A travers notamment plusieurs exemples filmés à l’IGB, ces journées proposent un cadre heuristique précis et pragmatique permettant d’aborder stratégiquement ces situations complexes.
Journées 7 & 8 : intégration et application à différents contextes
Les deux dernières journées du module visent à permettre une intégration de ce qui a été présenté lors des journées 1 à 6. On part des questions que les premières journées ont suscité chez les participants, et notamment sur la façon dont chacun envisage de pouvoir, ou non, appliquer cette approche à son contexte spécifique de travail (individus, couples, familles, secteur socio-éducatif, entreprise, autres…). Après cette discussion de groupe sous forme de questions-réponses, le formateur s’appuie sur plusieurs situations filmées à l’IGB illustrant l’application de l’approche à ces différents contextes, et invite les participants à travailler en petits groupes sur la grille d’intervention, le développement de stratégies et l’utilisation de certaines techniques de changement abordées au cours des journées précédentes.