Traditionnellement, la culture occidentale se focalise sur l’individu isolé de son contexte de vie, ses caractéristiques intrinsèques, le contenu de son discours, la volonté comme moteur du comportement ; sa science s’est construite sur le dualisme corps/esprit, la poursuite des buts conscients, l’illusion d’un contrôle de l’individu sur son environnement.
L’introduction des découvertes de la cybernétique et de la théorie générale des systèmes dans les sciences humaines — en particulier par Gregory Bateson — a permis de faire émerger une approche globale des phénomènes, l’importance des relations entre les individus, le rôle capital de la communication dans la structuration et l’évolution de l’individu au sein de son environnement.
Le paradigme interactionnel s’appuie sur le concept d’information (« une différence qui crée une différence »), lien fondamental entre l’homme et son milieu, qui permet de construire une nouvelle psychologie dans laquelle la relation est première, l’homme considéré comme un tout intégrant le corps et l’esprit, relié à son contexte de vie dans un processus dynamique à la fois conservateur et évolutif.
Ce regard interactionnel ouvre des perspectives nouvelles et fait apparaître un « homme relationnel » qui nécessite une nouvelle approche des déterminants de son comportement, de la genèse et de la résolution des problèmes psychologiques. Il invite à reconsidérer la place de l’homme dans la nature et crée des liens avec une vision de l’individu que l’on retrouve dans les philosophies orientales ou d’autres cultures qui situent l’individu comme un élément du monde naturel.
Ce module de formation vise à déployer les paradigmes systémique et constructiviste pour en dégager la cohérence théorique (codage de l’information, structuration de la communication, paradoxes,…) et les implications méthodologiques (causalité circulaire, pragmatique de la communication, focalisation sur le présent, non normativité,…), pratiques (approche stratégique, contextes d’apprentissage, stabilité et évolution des relations,…) et philosophiques (les fondements d’« une écologie de l’esprit »).